Eraxarth - Andreï Miroslav

Andreï Andy Miroslav

▷ Monde d'origine ◁

Un monde qui ressemble à notre Terre, année 2075.

Depuis une décennie, des laboratoires clandestins effectuent dans l'ombre des expériences pour améliorer les capacités de l'être humain. Si ces évolutions sont condamnées par la justice et encore bien loin d'être au point, elles commencent pourtant à donner quelques résultats, généralement en contrepartie d'un handicap plus ou moins poussé. Il est probable qu'une nouvelle ère soit sur le point de démarrer, mais tu ne le verras jamais.

▷ Apparence ◁

Une description de l'apparence de votre personnage, sous forme de texte ou sous forme de liste.

▷ Caractère ◁

Curieux ✦ Sans empathie ✦ Intelligent ✦ Sociable en surface ✦ Joueur ✦ Nihiliste ✦ Indifférent ✦ Imprévisible ✦ Calme ✦ Sans peur ✦ Manipulateur

Le point le plus notable de ta personnalité reste sans aucun doute ta curiosité. Celle qui te pousse à avancer, à exister, à creuser dans toutes les directions pour trouver les choses le plus surprenantes et distrayantes. L'ennui, tu le ne supportes pas. La fadeur des gens, la simplicité de leur esprit, ce sont des choses qui te blasent au plus haut point. Pourtant, tu es une personne parfaitement capable de se faufiler dans les événements sociaux ; toujours à la recherche d'âmes exubérantes qui pourraient te sortir de la monotonie de l'existence.

Ceci dit, ton empathie inexistante t'a poussé à devoir apprendre rapidement les codes sociaux afin de te fondre dans la masse et de ne pas attirer l'attention sur toi. Tu es capable de mentir sans bouger un cil, de manipuler sans que cela n'agisse le moins du monde sur ta conscience. Ton intelligence hors du commun a créé ce fossé avec ce qui t'entoure et on pourrait même penser que tu vis mal cette solitude mentale. Pourtant, tu as trouvé bien des façons de passer le temps et de combler ce vide.

Le sourire aux lèvres comme si de rien était, tu parais toujours calme et relativement enjoué, comme si la vie te donnait assez pour être heureux. Mais tu ne te sens ni content, ni mécontent. Le sentiment positif le plus proche du bonheur que tu es capable de ressentir est l'amusement. Jamais en colère, jamais triste, tu marches d'un pas tranquille dans les rues de la ville avec un seul but : trouver quelque chose de divertissant. Voir la souffrance chez les autres ne provoque aucun sentiment de culpabilité ou d'angoisse chez toi, mais plutôt une curiosité assez malsaine qui t'a fait commettre des actes répréhensibles par le passé. Pour autant, tu n'es pas sadique et tu ne prendrais pas de plaisir à tuer quelqu'un.

Il semble qu'aucune peur ne t'atteigne, celle de la mort encore moins. Tu es satisfait d'exister, mais si cela devait prendre fin tu n'aurais rien à regretter. Imprévisible, tu n'es pas le genre de personne que l'on peut cerner facilement, même avec les années. Tu te laisses porter par les courants de ton esprit et des événements qui se déroulent, même si autrefois tu aimais intervenir dans les aléas de la vie à ta façon.

Aujourd'hui, tu es redevenu le spectateur curieux que tu étais durant ton adolescence.

Pourtant, doucement, très doucement, surtout depuis ta modification due à des expériences, tu sens quelque chose bien tapis au fond de ton être qui se manifeste. Quelque chose de nouveau qui paraîtrait bien inquiétant au commun des mortels, mais tu es curieux, comme toujours, de voir ce qu'il adviendra de ce grain de folie qui naît tranquillement en ton sein.

▷ Histoire ◁

Tu es né sous le signe des gémeaux, affublé du patronyme de Damian Miroslav. Quelques minutes après toi naissait ton adelphe, Andreï, fils prodigue que tu ne seras jamais.

On dit souvent que les jumeaux sont inséparables, soudés, qu'ils peuvent ressentir ce que l'autre ressent même s'ils ne sont pas à côté l'un de l'autre. Pour ta part, les souvenirs les plus lointains de ton enfance ont la forme d'un gros cailloux couvert du sang de ton frère que tu venais de frapper à la tête après qu'il ait descendu le tobogan du jardin, juste pour voir ce que ça lui ferait. Une curiosité bien malsaine qui ne tarira jamais et qui vaudra l'inquiétude sérieuse de tes parents qui t'enverront régulièrement voir un psychiatre pour déterminer l'origine de ton comportement.

Des accès de violence, tu n'en as jamais. Ce n'est pas de la colère que tu ressens mais simplement un amusement pour tout ce qui peut composer la vie ou la mort. La douleur d'autrui ne t'effraie pas, au contraire, tu lui trouves une certaine couleur qui varie en fonction de l'action infligée au corps ou à l'esprit. Si certains voient la beauté dans l'ordre et la nature, toi tu trouves ton équilibre dans le chaos.

Devant le psychiatre, un sourire calme arme ton visage d'enfant. Tu es admiratif de son travail ; lui aussi doit être bien curieux des maux de la vie pour avoir choisi un tel métier. Peut-être que tu envisageras cela quand tu seras plus grand, mais en attendant tu dois faire bonne figure. Tu apprends petit à petit à distinguer la différence entre le bien et le mal pour le commun des mortels. Tu te plies petit à petit aux règles du jeu et ne cause plus de tort à autrui directement. Tu te contentes de devenir un spectateur attentif aux choses qui t'entourent, réalisant qu'il suffit généralement d'une minuscule pichenette dans la direction souhaitée pour que tous les acteurs de ce grand théâtre qu'est là vie fasse exactement ce que tu attends d'eux.

Tu grandis, dans ce cocon familial qui adule ton frère promis à un avenir radieux tandis que le tien semble inquiéter tes parents. Tu ne t'intéresse pas aux matières scolaires : tes résultats sont médiocres, pourtant tu es très intelligent et tu comprends toujours ce que l'on te dit, peut-être même que tu comprends des choses qui dépassent l'entendement de la majorité des gens.

Seulement voilà, le monde est devenu bien prévisible avec les années et si tu t'es donné les moyens d'entrer à l'université malgré ton cursus loin de sortir du lot, tu arrives à un âge où la vie t'a laissé blasé. Manipuler le destin des autres ne t'intéresse plus vraiment ; tu sais toujours ce qui va arriver et cela n'est même plus distrayant. Alors après avoir suivi quelques années en psychologie, tu découvres que le cerveau humain est définitivement trop similaire d'un individu à un autre.

Mais toi, tu as besoin d'être surpris, d'être stimulé intellectuellement. Tu es sociable en surface, te mêlant aux autres élèves avec une grande facilité car tu connais les codes sociaux par cœur. Mais tu es vite ennuyé par le commun de la civilisation et bientôt tu décides de quitter l'université pour partir à la recherche de quelque chose de nouveau.

Ce qui t'intéresse, finalement, c'est de trouver des personnes hors du commun et peut-être inconsciemment d'être enfin compris par quelqu'un. Mais tu ne souffres pas, non. Tu n'es pas assez empathique pour ressentir ta propre douleur, si tant est qu'elle existe. Lentement, ton destin te mène dans des recoins plus obscurs de Varsovie et tu découvres les réseaux de drogues, d'armes, de prostitution et tout un panel de choses bannies ouvertement par la société. Là-bas, tu y trouves un vent de fraîcheur et de nouveaux profils intellectuels que tu ne connaissais pas.

Mais encore une fois, il ne faut que quelques années pour que tu en fasses le tour et que l'ennui te reprenne comme la toile d'une araignée peu vivace.

Tu assistes à des règlements de compte, des tortures, des passages à tabac, des overdoses, des crimes et délits en tout genre qui te font voir les même expressions, les même réactions et toujours le même refrain. Informateur pour une petite mafia locale, tu traînes dans des soirées lugubres où l'alcool, la drogue et le sexe vont bon train. Mais tout cela, toi ça ne t'intéresse pas. Toujours sobre, toujours clean. Tu n'as d'addiction que pour ta curiosité malsaine et pour la nouveauté.

Tes liens familiaux sont brisés depuis bien longtemps, tu n'as plus de nouvelles de tes parents ni même de ton jumeau qui a bien réussi dans la vie.

Jusqu'au jour où tu décides de jouer à un nouveau jeu, pour voir comment les choses vont se dérouler. Dans un premier temps, tu décides de faire suivre Andreï afin de connaître précisément sa vie et ses habitudes sur le bout des doigts. Peu de temps après, tu simules ta mort en faisant passer l'information d'une affaire sordide qui aurait mal tourné et seul ton frère assiste à l'enterrement, tes parents préférant oublier ce fils qui avait si mal vécu.

Puis avec les contacts que tu possèdes, tu organises en secret l'enlèvement de ton adelphe qui restera captif pendant les prochains mois. Aucunes sévices physique, de la nourriture et de l'eau à ration suffisante : il faut le maintenir en vie et en parfaite santé pour la suite de ton plan. Prenant ses vêtements et sa coupe de cheveux, tu t'introduis dans sa vie et oublie le nom de Damian pour devenir Andreï, un homme d'affaire riche et influent de la capitale, une belle femme à ton bras et deux enfants radieux.

Mais ton petit jeu consiste à voir jusqu'où tu pourras aller dans le vice avant qu'on ne remarque un problème, qu'on ne cherche à faire aider "Andreï" pour son attitude devenue plus dérangée, agressive et allant même jusqu'à simuler une addiction aux jeux d'argent. Tout ceci n'est bien sûr qu'un rôle : encore une fois, l'alcool et les frivolités de la vie ne t'intéressent pas.

Les mois passent et petit à petit la réputation d'Andreï décline. Sa femme s'inquiète, ses enfants commencent à se méfier de leur père, ses collègues et employés cherchent une façon de l'évincer de son poste dans l'entreprise. On met cela sur le compte du deuil de son jumeau, même s'ils n'étaient pas proches. Pendant ce temps là, Damian dans la peau d'Andreï fréquente les casinos de plus en plus tard et finit ses soirées dans des lieux plus ou moins fréquentables.

Jusqu'au jour de l'accident.

En voilà, une chose nouvelle, une chose que tu n'avais pas prévue. Toi qui pensais simplement briser une réputation et une vie de famille pour voir jusqu'où la patience de ses proches pourrait aller, par curiosité atroce, tu as été bien trop loin dans ton jeu sans même le vouloir.

Et tandis que l'homme ivre qui est persuadé que tu l'as floué au poker se jette sur toi, tu répliques habilement d'un croche patte qui le fait chuter un peu trop violemment sur le coin de la table basse en verre, provoquant un impact suffisamment fort sur sa tempe pour le tuer sur le coup. Son sang se répand sur le carrelage du salon dans lequel tu te trouves et on appelle la police pendant que tu te fais la malle. La suite, tu as dû l'improviser sur le tas.

Libérant ton frère quelques jours plus tard, toujours en parfaite condition physique même si son état mental a sérieusement pris un coup pendant sa captivité, tu le laisses se faire arrêter par la police pour un crime qu'il n'a pas commis. Il échappera à la prison pour être interné de force dans un établissement spécialisé, mais perdra sa famille et son entreprise qui jamais ne croiront au fait qu'il ait été enlevé par son jumeau maléfique dont le "corps" avait été "incinéré" presque un an auparavant - pour éviter toute exhumation en cas de soucis, afin que personne ne découvre jamais la vérité.

Un petit jeu qui t'a néanmoins bien amusé, mais toutes les bonnes choses ont une fin et désormais tu n'as plus rien pour te divertir dans la vie. Plus rien à tester sur le comportement humain, plus rien à essayer qui puisse stimuler ton cerveau malade.

En revanche, un point de détail que tu n'avais pas prévu, c'est que l'homme que tu as tué accidentellement était un ami éloigné d'une mafia rivale de celle pour laquelle tu travailles, celle-là même qui t'a donné les contacts nécessaires à fomenter ton plan malsain. Ton "employeur" ne souhaitant pas entrer en guerre avec son rival pour une raison comme celle-ci te livre donc tout simplement au leader ennemi qui, plutôt que de te faire exécuter sur le champ, préfère t'envoyer comme cobaye dans un de ses laboratoires clandestins.

Tu n'y reste pas bien longtemps, l'histoire de quelques semaines, mais suffisamment pour que les expériences sur tes yeux changent pour toujours ta perception des choses. On ne te torture pas, on t'endort avant chaque opération, on te prépare avant chaque injection. Même si c'est un marché noir, même si tu n'es pas volontaire, le but n'est pas de malmener les cobayes bien trop précieux. Alors tes seules heures de souffrances résident dans la convalescence et les effets des traitements qui agissent directement sur ton organisme. Même les infirmiers se montrent relativement agréables.

Petit à petit, ta vision ordinaire diminue mais à la place une nouvelle chose fait son apparition : tu es désormais capable de voir l'énergie des choses animées. Estimant que ce pouvoir ne sera pas d'une très grande utilité alors que le but est de créer des êtres vraiment optimisés, on te relâche sous couvert que tu ne parles jamais de tout ceci, sous peine d'être retrouvé, torturé et tué.

Ton nouveau challenge est donc de t'adapter à cette nouvelle capacité qui a créé un handicap sur ta vision ordinaire. Mais avec ta perception naturelle pour le monde qui t'entoure, tu apprends bien vite à te débrouiller comme avant, si ce n'est mieux. Retour à la case de l'ennui mortel, sans plus aucune occupation dans ta vie, sachant que tu dois rester caché pour que la supercherie infligée à ton jumeau n'éclate pas au grand chose. Tu songes à quitter le pays, n'ayant de toute façon rien à perdre.

Jusqu'à ce qu'un étrange portail fasse son apparition dans ta vie. Tu le franchis sans résister, n'ayant pas peur de ce qui peut t'attendre de l'autre côté. Si c'est à cela que ressemble le passage vers la mort, tu ne crains de toute façon ni Enfer ni Paradis, trouvant ces croyances religieuses amusantes mais totalement fausses.

Voilà maintenant quelques semaines que tu arpentes cette nouvelle terre pleine de surprises, pour ton plus grand plaisir. Même si beaucoup de comportements se ressemblent, il y a encore bien des choses à découvrir ici. Falsifiant ton parcours professionnel pour te faire embaucher comme avocat dans un petit cabinet des quartiers moyens, tu as gardé l'identité de ton adelphe, comme un dernier souvenir de ce petit jeu auquel tu avais tant aimé t'adonner. Tu as aussi décidé de redevenir le simple spectateur que tu étais pendant une partie de ta vie, un public curieux des événements, qui assiste dans l'ombre de la salle au spectacle qui se déroule sur la grande scène.

Du moins, pour l'instant...

Derrière l'écran